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dimanche 17 décembre 2006

Qu'est-ce que le "gnaoua" ??

Les gnaoua sont les descendants d'anciens esclaves originaires du Ghana, de la Guinée et du Mali. Constitués en confréries à travers le Maroc, les gnaoua sont des maîtres musiciens (maâlem), des joueurs de crotales (qrabeb), des voyantes, des mediums et des adeptes.

Leurs pratiques, à la fois musicales, initiatiques et thérapeutiques, mêlent des apports africains et arabo-berbères. Bien que musulmans, les ganoua fondent leur spécificité sur le culte des jinn (esprits) et leurs rites ont conservé nombre de traits propres aux cultes de possessions africains.

Les rites gnaoua s'incarnent dans sept couleurs, qui correspondent à sept suites de rythmes. Le mouvement centrifuge de la danse représente le mouvement des planètes.

La cérémonie la plus importante des gnaoua est la lila, elle dure toute la nuit, sa fonction est essentiellement thérapeutique. Les lilas ont généralement lieu pendant le mois qui précède le ramadan.

Durant la célébration, le maâlem, accompagné de sa troupe, appelle les saints et les entités surnaturelles à prendre possession des adeptes, qui s'adonnent alors à la transe.

La cérémonie comporte trois phases :

- Laada (coutume) Procession tout en couleurs et en musique incitant à la danse.

- Koyo (souvenirs) Jeu préliminaire au cours duquel les souvenirs des anciens sont évoqués, mimés et dansés.

- m'louk La phase finale, C'est le moment où de l'encens et des bouts de tissus des septs couleurs sont amenées sur un plateau. C'est le moment où les esprits commencent à "apparaïtre" amenant la transe.

Les instruments de musique :

- le guembri : luth-tambour à trois cordes, de registre bas, il joue une musique pentatonique. Il a la forme allongée d'un demi-tronc d'arbre coupé transversalement.

- les qrabeb (crotales) : le percussionniste gnaoui actionne dans chaque main entre le pouce et le medius deux paires de crotales en forme de huit et produit par entrechocs tous les détails du rythme.

- le tbel : un grand tambour Le rythme : dans l'exécution de la lila le rythme joue un rôle essentiel. le gnaoui superpose des formules binaires et ternaires. Le battement des mains et les percussions ont une fonction importante dans le rythme. Comparable au vaudou d'Haïti et à la macumba du Brésil.

Lexique :

Maâlem : maître de cérémonie

Moqadma : prêtresses

Tallaâtes, chouwafates ou arifates : voyantes-thérapeuthes

Mlouk : entités surnaturelles

Guembri ou Hajhouj : luth-tambour à trois cordes

Aouicha : petit guembri

Quaqabates ou qraqech : crotales

Tbel : tambour

Ftouh errahba : début du répertoire mlouk

Derdeba ou lila : cérémonie du rite de possession

Hal ou jedba : transe

Koyo : répertoire musical antéislamique

Source : l'univers des gnaouas, La pensée sauvage, édition le Fennec. Elaboré par Abdelhafid Chlyed.

vendredi 17 novembre 2006

Café Mira ??

Ce panneau Souiri a sûrement quelque chose à voir avec le nom du groupe Dans Café Mira, il y a le breuvage chaud découvert comme le veut la légende par un jeune berger sur les hauts plateaux du Yémen au 8ème siècle de notre ére « Un jour, il fut intrigué par l'étrange comportement de son troupeau. Ses bêtes, qui avaient brouté les baies rouges d'un arbuste sautaient et gambadaient de façon étrange. Elles étaient excitées au point qu'elles dansèrent ainsi jusqu'à l'aube. Kaldi - le berger - se rendit au couvent voisin de Chahodet et conta ce prodige au prieur. Celui-ci eut l'idée de faire bouillir les noyaux de ces fruits pour confectionner un breuvage. La boisson donna une ardeur particulière à ceux qui en burent. On la nomma " kawah ", c'est-à-dire force, élan, vitalité. A partir de ce jour, les moines, qui prirent l'habitude d'en consommer, ne furent plus la proie de la somnolence lors des longues prières nocturnes du monastère. »

Et Mira c'est le nom d'une divinité païenne de l'Afrique de l'Ouest et intégré dans le panthéon des cérémonies Gnawa. Un esprit féminin donc qui aime danser jusqu'à la transe, s'habit en jaune et mange sucré.

Café Mira, c'est donc le nom que se sont donnés de joyeux lurons venus du Casablanca - Marock (Réda Z. et Amine H.) et leurs poteaux à Paris, et ce dès janvier 2005. Le projet de ce groupe est de livrer une musique qui allie les différentes influences qui coexistent en son sein.

Après quelques concerts à Paris même, le groupe travaille actuellement sur une "démo" qui inclut 8 titres. Ce travail servira à développer un nouveau son Gnawarock qui fasse danser et partager des émotions, des questions et des préoccupations actuelles.